Il n’est pas d’étude ou de recherche qui ne révèle que le nombre de réseaux sociaux augmente en permanence, chaque jour qui passe. L’exemple le plus éclairant est celui de Facebook, qui peut vanter environ un milliard et demi d’utilisateurs actifs, éparpillés aux quatre coins de la planète. Pourtant, à l’en croire la dernière recherche effectuée par KasperskyLap, entreprise qui opère dans la réalisation de logiciels pour la sécurité informatique, la plupart des personnes ayant un compte sur une de ces plateformes souhaiterait s’en effacer et fermer ses comptes, mais pour mille raisons différentes elles renoncent à le faire. Pour étrange que cela puisse paraître, voilà ce qui ressort de cette enquête menée sur un échantillon de quelque 5000 personnes provenant de 12 pays. 78% des interviewés par Kaspersky Lab a avoué avoir été tenté au moins une fois par l’idée d’abandonner les plateformes auxquels ils étaient inscrits, mais y avoir finalement renoncé.
Réseaux sociaux: les raisons pour rester
La raison prépondérante de cette tentation est le sentiment que le tempspassé sur les réseaux sociaux est gaspillé : en naviguant sur Facebook, Twitter, Instagram et compagnie, on enlève du temps à d’autres activités susceptible d’être plus fructueuses ou enrichissantes. C’est ce que pense 39 % de l’échantillon, tandis que 30% affirme être gêné par le fait de pouvoir être surveillé, voire espionné par les géants du web pendant qu’ils utilisent les réseaux sociaux.
Si tel est le cas, alors pourquoi ne quitterait-on pas ces plateformes virtuelles qui encombrent autant nos vies quotidiennes ? Ce désistement face à la tentation de clôturer ses comptes sur les réseaux sociaux peut s’expliquer principalement de trois manières.
La peur de perdre ses amis et proches
La première est la peur de perdre les contacts avec ses amis ou amies, les membres de sa famille ou toutes ces personnes que l’on connaît mais avec qui on n’a pas ou plus un lien si fort. Facebook, par exemple, permet de réduire les distances avec ses personnes qui habitent loin; ce réseau social nous ouvre une fenêtre, virtuelle certes, sur les vies de toutes celles et ceux qu’on ne peut pas fréquenter au quotidien, à cause de la distance géographique. Celle-ci est la raison qui pousse 62% des interviewés à rester connectés.
Réseaux sociaux, entrepôt de souvenirs numérisés
La deuxième raison est plus personnelle et concerne la crainte, exprimée par 21% des participants à l’enquête, de perdre tous ces souvenirs numériques stockés sur les réseaux sociaux, comme les photos, les vidéos, les liens qu’on partage etc. Cette peur est d’autant plus réelle qu’on a de moins en moins tendance à garder un doublon physique de ces souvenirs, à faire imprimer les photos, par exemple Déjà l’année dernière, Vint Cerf, un des pères d’Internet et aujourd’hui chef évangéliste de l’Internet chez Google, lançait l’alarme, en préconisant le risque d’un « âge noir numérique », à savoir l’impossibilité pour les génération future de lire les fichiers stockés à cause de l’évolution des technologies.
Les mêmes identifiants pour accéder à plusieurs plateformes ou applications
La troisième raison est plus pragmatique et concerne 18 % des internautes interviewés. Ceux-ci gardent leurs comptes sur certains réseaux sociaux parce que cela leur permettre d’accéder plus facilement et raidement à d’autres plateformes, applications ou services, avec les mêmes identifiants.
Il est difficile de dire si l’enquête menée par Kaspersky certifie pour la première fois un désenchantement du public vis-à-vis des réseaux sociaux, mais tant que cette déception ne se traduira pas dans des actes, la disparition de ceux-ci relèvera de la science-fiction.