200 mille utilisateurs au bout de quelques semaines. C’est la donnée qui laisse apercevoir que Monkey a tous les atouts pour devenir la nouvelle vedette des réseaux sociaux. Mais avant de nous lancer dans des pronostics, essayons de comprendre de quoi il s’agit et quel est son apport à l’univers désormais infini des médias sociaux .
Depuis quelques temps, le monde de réseaux sociaux est en train de bouger dans cette direction : on identifie les particularités propres à chacun des plateformes les plus importantes, on les prend, on les combine et on y ajoute un élément nouveau, à surprise, capable (ou non) à terme de soustraire des utilisateurs aux médias déjà affirmés. Le cas de Snapchat est exemplaire en ce sens. Il a suffi d’inventer des contenus qui s’effacent automatiquement après un espace de temps donné pour faire monter en puissance le petit fantôme blanc sur fond jaune.
Ben Pasternak, un australien de 17 ans, et Isaiah Turner, originaire du Maryland (Etats-Unis), 18 ans, ont suivi exactement ce modèle de bricolage … social. Partageant un appartement à New York, ces deux jeunes ont donné vie à Monkey, qui emprunte des éléments aussi bien à Facebook qu’à Chatroulette. A la base, en effet, Monkey est l’énième lieu de rencontre virtuel où il est possible de faire de nouvelles connaissances. Mais si ce n’était que ça, ses deux fondateurs n’auraient jamais déclaré que Monkey est en passe de devenir le réseau social numéro un du monde. Monkey exploite le levier des contenus les plus aimés par les internautes, à savoir les vidéos (surtout si en direct) et les contenus éphémères.
Le mécanisme fonctionne ainsi : un chat vidéo permet de contacter en direct un autre internaute, proposé au hasard par la plateforme, mais seulement pour dix secondes. Si au bout de ces dix premières secondes, un des deux considère qu’il vaut la peine d’approfondir la connaissance, il ou elle peut demander à ce que le chat se poursuive, après avoir ajouté son interlocuteur à sa liste d’amis. L’accent de Monkey est vraiment mis sur la possibilité d’élargir son cercle d’amitiés et de fréquentations, tandis que Facebook, par exemple, vise plutôt à connecter des personnes qui se connaissent déjà, qui sont déjà plus ou moins proches. De ce fait, quelqu’un craint d’or et déjà que ce type de plateforme puisse favoriser l’échange de contenus sexuels, risque que les deux fondateurs ont fermement démenti, en écoutant à ce propos les opinions et les avis des utilisateurs de Snapchat grâce à un profil ouvert ad hoc.
L’application de Monkey est déjà rentrée dans le nombre des 25 applications les plus téléchargées sur App Store. Les personnes qui s’y sont inscrites ont déjà dépassé les 200 mille et le nombre de chats-vidéos a déjà franchi le cap d’un million. Ce n’est pas par hasard si le PDG d’Apple, Tim Cook, a voulu adresser personnellement ses félicitations aux fondateurs de Monkey, preuve de leur talent et du potentiel de leur invention qui attire déjà l’attention des géants du web.
Les évolutions futures de Monkey devraient permettre de filtrer les personnes en fonction des intérêts n commun, tout en laissant une part au hasard. Mais le concept restera inchangé : soit le feeling se manifeste au bout des dix secondes, soit c’est fini.
Attendons donc de voir si la destinée de Monkey sera moins éphémère que les chats-vidéos qu’elle propose. Ses débuts semblent prometteurs en tout cas.