Pour résumer une année qui arrive bientôt à sa fin, on peut dire qu’en 2016 l’univers des réseaux sociaux a été caractérisé principalement par un rachat mené à bien et une cession longuement envisagée mais pas encore mise en place. Cette dernière est bien évidemment celle de Twitter, en vente depuis des mois mais toujours sans aucun acheteur vraiment intéressé par cette transaction de plusieurs milliards de dollars. Le rachat est celui de LinkedIn, la plateforme dédiée aux professionnels qui est maintenant dans les mains de Microsoft. Une transaction qui a couté au groupe fondé par Bill Gates 26 milliards de dollars. Ces derniers jours cette opération a été officiellement bouclée et définie dans tous ses moindres détails, après le feu vert de l’Union Européenne.
Dès que Microsoft a annoncé sa volonté d’acquérir LinkedIn, les rumeurs et les spéculations sur la destinée de ce réseau social se sont multipliées. Ceux-ci ne mettent pas en question son existence, mais s’interrogent sur les possibles développements qui seront introduits suite à cette fusion. Quelle sont donc les perspectives de cette plateforme qui, avec ses 476 millions d’utilisateurs actifs dans le monde, est déjà un colosse certes, mais qui présente d’amples marges d’expansion ? Voilà quelques-uns des éléments stratégiques ressortis ces derniers jours, présentés par la rédaction de votre imprimeur de confiance.
L’interaction entre LinkedIn et Microsoft
L’inconnue la plus grande concernait l’intégration entre les services offerts par Microsoft et les dynamiques sociales de la community de LinkedIn. Ce n’est pas un mystère, les unions entre des colosses de la high tech et des communautés virtuelles plus ou moins vastes ne sont pas forcément toujours porteuses de bénéfices ni pour les uns ni pour les autres. Mais, dans ce cas-ci, les prémisses semblent prometteuses.
Du côté de Microsoft, il est très simple de cerner quels avantages pourrait comporter l’acquisition d’un réseau social avec un demi million d’usagers. Tout d’abord, la possibilité de puiser dans une base de données très sensibles et potentiellement très utiles, comme le poste occupé, la formation, au-delà de toutes les données personnelles. Mais l’avantage le plus profitable sera un autre, comme l’a expliqué le PDG de Microsoft, dans un message intitulé « Microsoft + Linked In : Beginning our Journey Together ». Ce document mentionne quelques-unes des opérations qui seront effectuées afin d’intégrer les deux services. En premier lieu, les utilisateurs de LinkedIn pourront unifier leur profil avec celui des autres réseaux de Microsoft, comme Outlook et l’agenda d’Office. Deuxièmement, si vous êtes inscrits sur LinkedIn et que vous modifierez votre CV en format Word, les informations seront automatiquement mises à jour sur la plateforme des professionnelles. Les cours de LinkedIn Learning seront aussi intégrés dans Office 365.
La croissance exponentielle de LinkedIn?
Dans tous les cas, souligne Satya Nadella, la priorité reste celle d’accélérer la croissance de LinkedIn. Le réseau professionnel le plus grand du monde, comme il s’autoproclame, est né en 2002 (mais n’a été mis en ligne qu’en 2003) à l’initiative de Reid Hoffman, Allen Blue, Konstantin Guericke, Eric Ly et Jean-Luc Vaillant, et grandit au rythme d’un million de nouveaux comptes par semaine. La plupart des utilisateurs réside aux Etats-Unis, mais le nombre des non-Américains inscrits à la plateforme ne cesse de grimper en Europe, en Inde, au Brésil. La croissance de LinkedIn peut-elle subir une accélération grâce à l’intégration avec les services de Microsoft ? La réponse semblerait être oui, vu que, si on se borne aux chiffres, la suite Office est utilisée par plus d’un milliard de personnes dans le monde entier, environ trois fois de plus que les usagers de LinkedIn. Ce jumelage pourrait donc profiter aux deux à priori.
Pourtant, l’offre et la demande d’emploi en ligne sont un domaine qui rentre dans la ligne de mire et qui attire la convoitise de de plus en plus de plateformes. A commencer par Facebook, qui est sur le point de lancer Workplace, dans le but d’intercepter ces jeunes connectées en permanence, qui constituent le socle du réseau social et qui, en raison de la crise économique globale, sont sans cesse à la recherche d’un emploi ou de nouvelles opportunités.
La section Jobs de LinkedIn, accueillant les annonces des entreprises, peut certes servir d’exemple et de modèle pour tous ces plateformes qui voudront miser aussi sur la connexion entre employeurs et demandeurs d’emploi, mais attention à ne pas trop se reposer sur ses lauriers ! Qui sait si la fusion avec Microsoft pourra apporter des éléments innovants dans ce domaine aussi.