Une des fautes les plus communes quand on va réaliser un projet graphique est de penser que tout l’espace disponible doit être rempli de couleurs, d’images, de teste, de photos. Les Romans appelait ça horror vacui : l’horreur du vide, une sorte de vertige, de panique qui nous attrape face au néant. Sans bousculer dans les spéculations philosophiques (Pascal, Schopenaueur, existentialisme…) – les souvenirs flous des cours de philo! – « blanc » est employé comme synonyme de « vide » dans plusieurs contextes. En poésie, « blanc typographique » se réfère à la tendance de nombreux poètes à partir du XIX siècle de façonner leurs poèmes même à travers les silences, les pauses, les espaces vides, qui apportent des nuances supplémentaires au sens au texte. Le jargon radiophonique parle de « blanc à l’antenne » quand il y a un trou dans la diffusion des émissions. Les exemples pourraient continuer, mais pour se cantonner à notre domaine à nous, celui du graphisme, ce vide qui nous tétanise tant est représenté par la couleur blanche.
Un projet graphique débordant d’éléments, de formes, de couleurs, de texte est difficile à lire, à décrypter, à comprendre ; insérer du blanc dans un projet quelconque permet de l’alléger, de lui injecter plus de luminosité, de le rendre mieux aéré, plus propre, plus lisible, sans oublier que le blanc aussi permet de faire passer des messages.
Mais comment utiliser et doser l’espace blanc ou espace négatif dans un projet graphique ? Comment manier ce que les anglais nomment whitespace ? Stampaprint, spécialiste de l’impression de brochures, vous donne quelques repères. Et à propos de blanc, jetez un coup d’oeil à notre nouveau produit: le t-shirt blanc personnalisé!
A propos du blanc
Ce que nous avons tendance à considérer comme la non-couleur par excellence est, au contraire, le résultat de l’addition de toutes les autres couleurs du spectre lumineux.
La psychologie des couleurs nous apprend que, loin d’être neutre, le blanc évoque la pureté, la simplicité, la candeur, l’innocence, l’élégance, la sobriété.
L’insertion d’un espace blanc (ou négatif) dans un projet graphique permet de rendre l’ensemble du projet moins confus, moins désordonné, plus fonctionnel et de souligner les éléments essentiels. En d’autres termes, ce qui n’est pas là (le vide qui équivaut à l’espace blanc) met en valeur ce qui est là (les éléments graphiques saillants). Cette réflexion vaut aussi bien pour les supports physiques (flyers, affiches,…) que pour le design numérique (interfaces de site web, présentations en Power Point).
Macro et micro espace blanc
Voici un aphorisme de l’architecte Ludwig Mies van der Rohe rentré désormais dans l’usage courant : « Less is more », soit « Moins, c’est plus. ». Né dans le domaine architectural, ce concept définissait une typologie de bâtiments linéaires, essentiels, sobres. Avec le temps, ce principe a été intégré par les designers industriels et publicitaires : les firmes les plus importantes de biens de luxe, d’Apple à Armani, ont progressivement simplifié, stylisé, « dépuré » leurs logos, leurs affiches publicitaires, les emballages de leurs produits, leurs mêmes produits et les ont ramené à l’essentiel.
Dans le contexte d’un layout graphique, un espace blanc est communément appelé whitespace (ou espace négatif, selon les cas). Toujours dans le jargon technique du design, on distingue le macro-whitespace (macro espace blanc) du micro-whitespace (micro espace blanc). Comme on l’a vu, un espace blanc ou négatif blanc peut servir pour équilibrer et rendre plus visibles/lisibles les éléments présents dans une zone donnée, mais aussi pour insérer une pause entre deux éléments textuels (par exemple, entre le titre du paragraphe et le corps du paragraphe ou l’interligne entre deux lignes de texte). Dans le premier cas, l’espace blanc qui met en valeur des éléments graphiques essentiels est appelé macro-whitespace ou macro espace blanc. Dans le second, l’espace blanc qui sépare deux élements textuels est défini « micro-whitespace » ou micro espace blanc.
Espace blanc : actif ou passif ?
Par espace blanc actif on entend un espace blanc dont le but est de détourner l’attention de ceux qui regardent ou lisent et de la diriger d’un élément vers un autre du projet graphique.
En revanche, le terme espace blanc passif identifie ces opérations visant à alléger un projet graphique surchargé et illisible : des marges plus amples, des polices de caractère plus simples, une taille de caractère plus grande ou petite selon les cas, une interligne plus grande.