Dans la foulée de ce que nous avons écrit vendredi (voir ici), aujourd’hui Stampaprint continue avec d’autres précisions concernant le rendu chromatique de vos impressions. Quand on prépare un fichier et on le fait imprimer, on s’attend souvent à ce que le produit recoupe fidèlement le fichier que l’on a réalisé en termes de rendu chromatique. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas.
Si vous n’avez pas demandé d’épreuve couleur, il est très probable que le décalage saute aux yeux tout de suite. La couleur vert ne se transformera certes pas en rouge, mais le ton pourrait être sujet à des changements remarquables.
Pourquoi ? Les raisons peuvent être très variées et changer au cas par cas.
Ne jamais faire confiance à l’écran
Tout d’abord, une prémisse est nécessaire : il ne faut pas juger le rendu chromatique sur l’écran de l’ordinateur, puisqu’il ne constitue pas une référence fiable. Ses mêmes paramètres (luminosité, contraste…) peuvent influer sur la perception des couleurs. De plus, il faut souligner que l’écran est à même d’afficher des millions de couleur, tandis que la palette des machines pour l’impression est certes vaste, mais pas aussi vaste.
Gare au mode colorimétrique !
Comme on vous l’expliquait dans notre guide, une autre erreur classique consiste à envoyer un fichier en RVB à des typographies qui impriment avec un système en quadrichromie/CMJN. Dans ce cas-ci, la probabilité que le passage d’un système à l’autre implique des modifications du rendu chromatique est très élevée. L’image ci-dessous montre bien la différence entre RVB (à gauche) et CMJN (à droite) :
Il vaut la peine aussi de demander à la typographie vers laquelle vous vous tournez quel profil couleur (ICC) ils utilisent. Parmi les profils les plus répandus, nous signalons le FOGRA39 et le FOGRA27. Ce petit détail peut faire la différence dans le résultat final.
Les inconnues de l’impression
Ensuite, il y a des inconnues qui découlent directement du processus d’impression. La première concerne le support sur lequel le fichier est imprimé : imprimer sur une feuille de papier, ce n’est pas pareil qu’imprimer sur une banderole en PVC. Même entre différents types de papier avec différentes tonalités de blanc la variation peut être sensible.
Une deuxième inconnue porte sur les conditions atmosphériques présentes au moment de l’impression du produit : le taux d’umidité de l’air, en particulier, est un élément crucial pour le rendu et le séchage de l’encre. Le type d’impression aussi peut avoir un impact sur le rendu des couleurs, évidemment. L’impression offset, par exemple, aboutit à un rendu chromatique différent que la numérique.
En conclusion…
Comment faire donc pour être sûrs que le produit imprimé présentera les mêmes couleurs que le fichier que l’on a préparé ?
La seule solution efficace à 100%, c’est l’épreuve couleur. De quoi s’agit-il ? C’est vite dit. L’épreuve couleur est un service proposé par les imprimeries qui permet aux clients de recevoir un échantillon du produit avant que l’impression de toutes les copies demandées ne soit lancée. C’est une véritable simulation de l’impression. Si le rendu chromatique correspond aux attentes du client, la typographie pourra enchaîner avec l’impression définitive de toutes les copies. Si, par contre, l’échantillon n’est pas conforme aux exigences du client, ce dernier pourra envoyer un nouveau fichier.
Normalement, l’épreuve couleur se fait dans ces cas où le client exige un rendu chromatique parfaitement correspondant à ses exigences – imaginons une grande entreprise qui depuis toujours se distingue pour une certaine tonalité de couleur de ses emballages. Dans ce cas, la typographie, aidée éventuellement par un technicien de l’entreprise même, va produire une série d’épreuve d’impression jusqu’à ce qu’elle ne parvienne à la combinaison exacte, demandée par le client.
Quels outils utiliser ?
Pour mesurer la tonalité de la couleur, il existe différents instruments qui aident les typographes à identifier la bonne combinaison. Parmi ceux-ci, nous signalons les spectrophotomètres et les mesureurs de couleur.
Epréuve couleur numérique
Mais c’en est pas fini. Grâce aux versions les plus récentes des logiciels de graphisme et de mise en page (comme ceux de Adobe Creative Suite) aujourd’hui il est possible d’effectuer une épreuve couleur numérique. Bien évidemment, le résultat est fortement influencé par le réglage et la qualité de l’écran, ainsi que par le conditions d’éclairage du lieu de travail. Il s’agit d’une solution de compromis, puisque l’épreuve couleur numérique ne sera jamais suffisante à elle toute seule pour définir de façon précise le rendu chromatique du produit imprimé.