Notre cycle d’interviews consacré à des personnalités qui savent faire montre de grande créativité et de grande passion continue, malgré l’été et les vacances!
Aujourd’hui, la rédaction de Stampaprint, votre imprimeur en ligne, vous fait découvrir l’histoire d’une passion créative arrivée soudainement ou, pour le dire de façon plus imagée, … comme un cheveu sur la soupe. La passion dont il est question est celle pour la cuisine et la personne qui va nous raconter comment cela s’est manifesté est Fanny Duranton, cuisinière et fondatrice du blog Le cheveu sur la soupe.
Lisez notre entretien! Vous y trouverez plein de recettes gourmandes et d’astuces pour faire de bons plats frais pour la saison estivale!
Bonjour Fanny, vous êtes la rédactrice du blog culinaire « Le cheveu sur la soupe ». Un drôle de titre ! Mais vous affirmez : « C’est exactement le nom qu’il fallait à ce blog ». Pourquoi ?
Bonjour Andrea et merci pour cet interview !
Quand j’ai décidé de créer mon blog, je voulais un univers qui me ressemble. J’allais partager ma passion avec le monde géant d’internet et je ne voulais pas me fondre dans la masse. Mon emploi du temps me permettait enfin de cuisiner à ma façon, pour moi et ceux que j’aime. En peu de temps j’ai déménagé, changé de travail et me suis lancé dans de nouveaux projets. L’idée de partager ma cuisine avec les nombreux internautes passionnés est alors arrivée comme « un cheveu sur la soupe » ! Si en plus le titre peut fait sourire, c’est encore mieux.
Quand et comment votre passion pour la cuisine s’est-elle manifestée ? Quand avez-vous pensé lancer le blog « Le cheveu sur la soupe » ?
C’est peut-être un peu bateau comme réponse mais je crois que ma passion pour la cuisine a toujours été là. En tout cas la gourmandise oui ! Petite déjà, je trainais toujours dans les pattes de ma mère au moment où elle préparait le repas. Je suis d’une famille de 3 filles et les après-midis gâteau ne se faisaient pas rares quand nous étions enfant. J’étais déjà une vraie gourmande ! Salées ou sucrées, je repoussais rarement les assiettes que l’on me servait.
En grandissant, je n’ai pas vraiment changé. Pourtant, choisir la cuisine comme métier n’a pas été tout de suite une évidence. J’ai suivis un cursus plutôt classique jusqu’à obtenir un bac littéraire. J’adorais la photographie et l’écriture et je rêvais de voyager, alors j’ai choisis d’étudier le journalisme ! Mauvaise pioche, les erreurs forment la jeunesse et ce n’était pas fait pour moi. Il n’aura fallu que quelques mois pour que je décide d’intégrer une formation en cuisine. Je viens d’une famille de commerçants, mon grand-père était boulanger, mon oncle a été cuisinier, ma mère et ma sœur sont fleuristes et ma seconde sœur est créatrice de mode. C’est pour vous dire que ce n’est pas le travail ni les horaires qui pouvaient m’effrayer !
Je n’aurais jamais imaginé aller si loin. Après un an d’apprentissage dans un restaurant traditionnelle, j’ai eu l’immense privilège d’intégrer une maison de renom à Valence ou j’ai passé 3 ans. J’en suis sorti changée, et pas uniquement professionnellement. Les 4 ans qui s’étaient écoulés depuis que j’avais décidé de choisir le métier de cuisinière m’avaient donné plus de confiance en moi. C’était le bon moment de créer et de partager, de faire face aux critiques aussi. C’est là que j’ai décidé de créer « Le cheveu sur la soupe ». C’était une excellente façon de concilier 3 domaines qui me passionnent : la cuisine, l’écriture et la photographie.
Fais du bien à ton corps pour que ton âme ait envie d’y rester : c’est le proverbe indien qui fait de sous-titre à votre blog, « Le cheveu sur la soupe ». Comment peut-on faire du bien à son corps à travers l’alimentation ? Quels sont vos conseils à ce sujet ?
Chaque jour je suis de plus en plus bluffé de découvrir comme il est simple de varier son alimentation. Peut-être que cela va vous sembler un peu péjoratif, mais je crois que c’est une mode aujourd’hui de manger sain, manger bio, sans gluten, végétarien ou végétalien. A mes yeux c’est une très bonne chose ! Chacun y trouve son compte finalement, et ce qu’il en ressort pour moi c’est qu’on commence enfin à réaliser qu’on peut bien manger sans avoir un chef à la maison, ou sans que cela nous coûte un bras. J’ai la chance de vivre à la campagne, mon petit coin de paradis. J’ai toujours vu mon grand-père s’occuper de son potager et ma grand-mère cuisiner des légumes frais et savoureux, et j’essaie aujourd’hui de suivre cet exemple.
C’est difficile d’être impartial mais je pense qu’avec un peu de bonne volonté, on peut toujours éviter la malbouffe et se régaler avec des plats variés. Je crois que chacun à notre niveau on doit arriver à une meilleure alimentation. Croyez-moi, c’est beaucoup plus satisfaisant de déguster une assiette où vous aurez lavé, taillé, cuit, assaisonné, que de vider une boite dans un plat et de le réchauffer au micro-onde. On cuisine selon ses envies et on varie ses menus tout au long de l’année avec des produits de saison. J’aime la cuisine gourmande et généreuse et je ne m’en cache pas. Ça ne m’empêche pas pour autant de manger sainement.
Si j’ai bien compris, vous êtes originaire de Saint-Etienne où vous êtes revenue, après avoir vécu à Valence où vous avez travaillé dans un restaurant. Quelles sont les particularités de la cuisine de votre région ? Décrivez-la-nous (mets typiques, spécialités, produits de terroir). Etes-vous influencée par ces traditions ?
Si j’aime profondément ma ville c’est d’abord pour son côté très authentique. Saint Etienne est entre la ville et la campagne, j’ai eu le même sentiment quand je vivais à Valence. La cuisine de la région est à l’image de ses habitants : généreuse, conviviale et authentique. J’aime l’atmosphère des grandes villes, mais c’est au grand air que je me sens le mieux.
La première recette qui me vient à l’esprit ce sont les bugnes, ces beignets comme « noués » qui sont préparées pour Mardi Gras. Les bugnes dites lyonnaises sont plutôt plates et croustillantes, celles que je connais le plus sont celles que mon grand-père nous préparait chaque année au moment du Carnaval et s’apparentent plutôt à de petits beignets en forme de boucle. Les bugnes stéphanoises sont préparées à partir d’une pâte à brioche, et cuites dans de l’huile végétale très chaude. Je pense aussi aux râpées, ces épaisses criques de pommes de terre. Et je ne pense pas avoir déjà mangé des pommes de terre à l’eau sans trouvé un bol de sarasson (cervelle de canut à Lyon) sur la table, une préparation à base de fromage blanc, ciboulette et échalotes.
Ce sont des recettes simples mais elles font partie de notre patrimoine. Pendant les 3 ans que j’ai passé à Valence, j’ai découvert un peu plus la richesse de la région grâce à ses fromages et à ses vins fabuleux. Ces produits méritent d’être sublimés et non dénaturés, je suis pour le respect des saveurs.
Mais vous n’êtes pas seule dans la rédaction du blog. Il y a un monsieur mystérieux… XD Comment vous aide-t-il ?
C’est vrai que j’ai la chance d’avoir un petit coup de pouce ! Ça parait plutôt logique en fait puisque mon compagnon et moi exerçons le même métier. C’est notre passion commune pour la cuisine qui nous a rapproché. Après avoir travaillé ensemble pendant plus de 2 ans (et croyez-moi ce n’était pas toujours simple !), notre métier nous a offert une réelle complicité dans la vie comme derrière les fourneaux. Forcément il goûte chaque recette avant qu’elle soit posté sur le blog et il est très fréquent qu’on imagine ensemble les futurs articles. Il est plus habile pour les cuissons et les techniques de préparation et j’apporte ma créativité et ma précision, ensemble ça roule plutôt bien ! Au mois d’avril je m’étais lancé le défi de lui faire un fraisier pour son anniversaire, son gâteau favori, et il était ravi.
Déchaînez votre créativité et proposez aux lecteurs de WE, le blog de Stampaprint, une recette « graphique », colorée et géométrique, qui les fasse saliver et qui leur donne envie de visiter votre blog.
La recette que j’ai envie de partager envie vous se sont mes Bagel maison – Poulet, avocat, bacon et sauce Yaourt. J’ai toujours adoré avoir les mains dans la pâte. Je pense que c’est grâce à mon grand-père, ancien boulanger, qui nous a appris à aimer le pain et le travail bien fait. Sur le blog j’ai déjà partagé sa recette de brioche maison, j’ai préparé ma propre pâte à pizza et j’ai réussi ces jolis pains à bagels bien ronds et bien dodus ! C’est une recette bien plus simple à réaliser que ce que j’imaginais et ensuite on peut les garnir à l’infini. Pour la saison j’avais envie de couleurs, de saveurs et de fraicheur ! Un peu de poulet mariné, du vert avec les avocats, un peu de croustillant avec le bacon grillé et une touche de crémeux avec la sauce au yaourt grec. Parfait pour un déjeuner sur le pouce ou un pique-nique en campagne ou bord de mer.
A propos de créativité et de graphisme, l’interface de votre blog, comment l’avez-vous conçue ?
Je n’ai pas la prétention de dire que je maitrise le graphisme. La créativité je l’ai de mon métier et du bon goût de ma mère et mes sœurs, créatrices chacune à leur façon. J’ai toujours aimé la photographie et j’ai donc appris à utiliser les logiciels de retouche et de graphisme tel que Photoshop ou Photofiltre, ou tout du moins les bases utiles. Grâce à de bons tutoriels sur internet et avec un peu de persévérance j’ai obtenu le résultat que je souhaitais pour le blog : une interface claire, gaie et épurée.
En quelques mots…
Salé ou sucré
Difficile à dire .. Je pense que c’est plutôt le salé. Mis à part les classiques, je ne suis pas une pro en pâtisserie (mais j’y travaille !). Je préfère grignoter un morceau de bon pain avec du fromage que quelques carrés de chocolat.
L’ingrédient le plus bizarre que vous avez testé dans une recette et votre fétiche culinaire.
Peut-être pas le plus bizarre mais en tout cas le plus nouveau et surprenant c’est le shiitake. C’est un champignon asiatique que j’ai trouvé sous forme séché dans un magasin d’aliments bio. Le goût est vraiment étonnant, comme légèrement fumé. Je les ai utilisés pour réaliser la farce de mes Ravioles de poireaux et shiitake.
Impossible de choisir un fétiche culinaire, je suis si gourmande et curieuse que je goûte et teste tout !
Un ingrédient que vous adorez cuisiner mais que vous ne mangez pas et vice versa, quelque chose que vous aimez manger, mais que vous n’arrivez pas à cuisiner.
Je pars du principe qu’un plat est bon quand on le fait avec le cœur, et en général quand on n’aime pas quelque chose le résultat est moins réussi. Je ne raffole pas de la viande crue, pourtant j’adore préparer des tartares maison, en plus mon père adore ça. A l’inverse j’aime la pâtisserie subtile et savoureuse sans être débordante de sucre, mais je ne suis pas experte en la matière.
Une astuce de grand-mère indispensable en cuisine.
Ma grand-mère, excellente cuisinière, m’a appris que pour un bon repas il faut de bons produits et de la patience. Ca a le mérite d’être clair !
Pour l’astuce (pas de ma grand-mère cette fois !), je vous propose des œufs pochés parfaits ! Plonger simplement vos œufs avec la coquille dans de l’eau et beaucoup de glace pendant 3 minutes avant de les cuire. En le cassant ensuite dans de l’eau bouillante et un peu vinaigre vous obtiendrez des œufs bien ronds.
Un apéro après le boulot : un amuse-bouche assorti d’une boisson.
Après le boulot on décompresse et on va au plus simple : Une bonne bière blanche et un joli plateau de charcuteries et fromages corses. Très efficace !
J’invite quelques copains à dîner chez moi à la dernière minute : une recette facile, rapide mais efficace !
Pour un diner de dernière minute je pense au risotto. On le lance en cuisson avant l’arrivée des copains et il termine lentement de cuire pendant qu’on prend l’apéro. La recette de Risotto venere à la menthe et au parmesan que j’ai posté sur le blog fait son petit effet avec sa couleur violette, la fraicheur de la menthe et le crémeux du mascarpone.
Le street food est une tendance de plus en plus répandue. Vous vous baladeriez en ville avec… ?
Un bagel un peu veggie ! Le street food c’est avant tout une super alternative à la malbouffe. Aujourd’hui on n’a plus envie de mal manger sous prétexte qu’on a peu de temps. Je me tournerais vers de bons produits et des déjeuner sur le pouce originaux.
De la ville à la campagne : un pique-nique le dimanche. Que mettriez-vous dans votre panier pique-nique ?
Une bonne salade bien fraiche, un taboulé maison par exemple. On l’accompagne d’une bouteille de rosé bien fraiche et on termine le repas avec un Clafoutis aux abricots, pêches et amandes. Je raffole des fruits à noyaux !
Une échappée à la plage en été. Une recette estivale parfaite pour un déjeuner sous le parasol !
Un Gaspacho de melon à l’orgeat et crème de menthe ! Bon c’est peut-être compliqué pour faire suivre la crème de menthe mais un bon gaspacho bien frais il n’y a rien de mieux quand il fait chaud.
Source photos: Le cheveu sur la soupe