Juin vient de commencer. L’été approche: bientôt, c’est les vacances! Le blog de Stampaprint, votre imprimeur en ligne, basé en Italie et actif en France, en Espagne et en Allemagne, vous fait découvrir un coin du Bel Paese, la destination parfaite pour vos vacances. Mais il s’agit d’une découverte gustative, qui nous est proposée par Graziella, auteure du blog L’Italie dans ma cuisine.
L’Italie dans ma cuisine : mais c’est une française qui est derrière les fourneaux. Comment êtes-vous arrivée dans le talon de la botte italienne, les Pouilles ?
J’ai d’abord connu l’Italie à-travers différents voyages commencés vers l’âge de 15 ans, puis j’ai connu « mon » italien que j’ai épousé sous le soleil du Salento il y a quelques années. C’est donc l’Amour qui m’a fait venir jusqu’ici…Ah ces italiens… !
Quand et comment avezvous décidé de vous lancer dans la rédaction d’un blog culinaire ? Vouliez-vous documenter et partager votre immersion dans les traditions gastronomiques italiennes ?
J’ai pris beaucoup de plaisir (et je continue toujours à en prendre puisque mon apprentissage, comme j’aime le nommer, est loin d’être terminé…) à découvrir des recettes italiennes et en particulier celles de la région des Pouilles qui m’étaient inconnues avant de rencontrer celui qui allait devenir mon mari. C’est naturellement que je me suis mise à partager ces découvertes avec ma famille et mes amis à-travers nos échanges. Un jour, sans rien connaître de l’univers des blogs culinaires, je me suis mise à la recherche d’une plateforme pour y accueillir ces recettes, les partager cette fois-ci avec des personnes que je ne connaissais pas, même si je m’imaginais à l’époque que les seuls lecteurs de mon blog seraient encore une fois la famille et les amis ! Au fil du temps, les sujets se sont diversifiés, surtout sur ma page facebook grâce à laquelle j’ai plus d’échanges avec mes lecteurs, pour parler plus globalement de l’Italie, de ses traditions et particularités…On pourrait presque croire parfois que je travaille en particulier pour l’Office de tourisme de la région des Pouilles car j’aime mettre en avant sa beauté unique grâce notamment à mes photos personnelles ou bien à des vidéos repérées sur différents sites. Je parle donc essentiellement de gastronomie italienne mais j’essaie de proposer à mes lecteurs un dépaysement également à-travers d’autres richesses comme les traditions locales…Par exemple, sur le blog, vous trouverez un article sur le déroulement d’un repas de mariage dans les Pouilles, (mariage de mes meilleurs amis) ou encore un article sur les rezze, un store typique et unique que vous ne trouverez que dans ma ville. D’autres articles de ce genre sont à venir.
Pourrait-on dire que votre blog soit un guide de cuisine italienne pour non-italiens ? Un peu comme les manuels de grammaire d’une langue étrangère conçus pour des locuteurs d’une autre langue…
Sur mon blog, vous trouverez quelques recettes très familières en dehors des frontières italiennes, comme les fameuses spaghetti à la carbonara ou encore le ragù à la bolognese, mais ce que j’aime le plus, c’est partager des recettes beaucoup moins répandues hors d’Italie. La cuisine italienne est avant tout régionale, même très locale, et raconte souvent une histoire que j’ai très envie de transmettre. En ce sens, mon blog peut s’adresser aux personnes qui ont envie de découvrir de manière plus approfondie les traditions culinaires italiennes. Bien sur, tout cela à mon modeste niveau de blogueuse expatriée. Mais je me suis rendue compte, au fil du temps, (et c’est un des aspects les plus touchants pour moi) que mon blog s’adressait également à beaucoup d’enfants et petits-enfants d’immigrés italiens, partis vivre en France il y a de cà plusieurs générations. En particulier aux personnes dont les origines sont puglieses. En lisant les recettes traditionnelles de ma région d’adoption, ils viennent vers moi, me laissent des mots très émouvants racontant leurs souvenirs d’une nonna (grand-mère) qui réalisait les orecchiette (pâtes typiques des Pouilles), les parfums embaumant la cuisine familiale…Des recettes parfois perdues qu’ils retrouvent alors sur le blog et qui font remonter de doux souvenirs.
Justement, de par votre expérience, quelles sont les différences les plus saillantes entre le patrimoine gastronomiques et les traditions culinaires française et italienne ? Et au niveau des « rituels », des habitudes alimentaires, de l’organisation des repas, plus en général ? Je pense au repas gastronomique des français par rapport à la diète méditerranéenne ou bien au rite de l’apéro, qui change considérablement.
J’arrive du Nord-Ouest de la France pour vivre dans le Sud de l’Italie : il y a un grand écart entre ces deux cuisines ! Je me suis très très bien adaptée à la cuisine méditerranéenne… 🙂 Je suis passée du beurre demi-sel à l’huile d’olive avec quelques difficultés au départ puisque le beurre demi-sel est quasiment introuvable ici (j’arrive de la Bretagne, quand-même ! ) mais je me rends compte qu’il me manque de moins en moins, voire qu’il ne m’interesse plus…Sauf peut-être de temps en temps sur un morceau de pain frais, il y a de vieilles habitudes qui restent. Concernant notre quotidien en cuisine, la seule condition que j’ai imposée à mon mari est de ne pas manger de pâtes tous les jours, chose qu’il faisait avant que nous vivions sous le même toit. Cela n’empêche pas que je consomme plus de pasta qu’auparavant, mais je les consomme mieux et différement : on oublie les pâtes au beurre à côté du steack haché. Ce n’est pas un cliché que de dire que cuisiner les pâtes est tout un art. Il s’agit d’un « primo » en Italie, c’est-à-dire une entrée. On les agrémente de légumes, fromages, légumineuses…Il existe une liste infinie de recettes possibles. J’ai appris à aimer certaines légumes grâce à la cuisine italienne, et j’ai réussi à convertir certaines personnes de mon entourage à des ingrédients auparavant détestés ou mal-aimés…Ca en dit long sur l’habileté et le talent des italiens en matière de cuisine ! Une des nombreuses différences est également la consommation de fromages : ici, nous le dégustons en début de repas, comme antipasti. Nous n’avons pas le fromage-salade de fin de repas comme on aime en France. Enfin, dans le sud de l’Italie, les assiettes sont très généreuses, on aime dire qu’elles le sont beaucoup plus que dans le Nord. Lorsque ma famille vient passer des vacances chez moi, ils n’ont déjà plus faim après les antipasti, alors qu’il reste encore l’entrée, le plat principal et le dessert…Tout le repas en somme !
D’où tirez-vous l’inspiration pour les recettes de votre blog, L’Italie dans ma cuisine ? Avez-vous quelqu’un de confiance à qui vous faites goûter vos mets avant d’en publier la recette ?
La star de mon blog, comme j’aime la nommer, c’est belle-môman. Les recettes présentes sont à 80% tirées de son enseignement. Elle est originaire de la Campanie et est venue vivre dans la région des Pouilles pour suivre le papa de mon mari il y a 40 ans, d’où beaucoup de recettes napolitaines sur le blog également. C’est le fil rouge du blog. Il faut dire qu’elle m’a fait comprendre deux ou trois choses lorsqu’elle a compris que c’était sérieux avec son fiston : des livres de recettes donnés lors de mes allers-retours Rennes/ Brindisi, une machine à pâtes offerte pour mon installation dans le Salento…J’ai bien recu le message…
J’apprends aussi beaucoup de mon italien, très bon cuisinier qui n’hésite pas à se mettre aux fourneaux quand je n’ai ni l’envie ni l’inspiration. Il y a d’ailleurs de nombreuses recettes réalisés par lui-même sur le blog. C’est lui qui critique les recettes destinées à être partagées sur mon site, il fait également office très souvent d’assistant-photo lors des « shootings ». Ma fille de deux ans et demi, qui fait semblant de prendre en photo sa dinette dès que maman dégaine l’appareil photo dans sa cuisine, est aussi un gage de qualité lorsqu’elle goûte elle aussi les recettes du blog.
Le(s) plat(s) qui, de par votre expérience personnelle, vous a/ont ouvert les yeux sur le caractère le plus profond de la cuisine italienne. Veuillez partager la recette avec nos lecteurs !
Alors, avez-vous réussi à cerner ce caractère ? Décrivez-le avec trois adjectifs et trois ingrédients 😉
La cuisine italienne est une cuisine dite « pauvre » mais généreuse en saveurs et en quantité. La plupart des recettes que je propose contiennent très peu d’ingrédients, tout juste ceux cultivés sur nos terres, et ont traversé les époques sans perdre de leur âme. J’aime la cuisine « contadina », paysanne, celle qui raconte, émeut…Comme celle des « frise » par exemple ou encore la « purée de fèves et chicorée ». Trois ingrédients définissant le caractère de la cuisine italienne ? Farine de blé dur, tomates, huile d’olive. Trois adjectifs ? Généreuse, simple, savoureuse.
Les frise
– 500 grammes de farine de blé dur,
– 15 grammes de levure de bière,
– 10 grammes de sel,
– 320 grammes d’eau.
1- Sur le plan de travail, disposer la farine en fontaine. Faire fondre la levure dans l’eau et verser le tout au centre de la fontaine. Saler puis pétrir jusqu’à ce que la pâte ne colle plus ni aux mains ni au plan de travail, (n’oubliez pas de fariner régulièrement vos mains pendant le pétrissage). Couvrir d’un torchon propre et laisser reposer 1 heure.
2- Former des cylindres de 12 cm de longueur et de 5 cm de diamètre. Réunir les deux extrémités de chacun des cylindres en les pressant. Couvrir et laisser reposer de nouveau 1 heure sur du papier sulfurisé, (ne pas les coller les uns aux autres).
3- Une fois l’heure passée, les mettre au four pendant une quinzaine de minutes à 180°, (il faut que les frise soient à peine dorées). Les sortir du four et lorsqu’elles ont refroidi, les couper en 2 dans le sens de la largeur. Remettre au four pendant 30 mn à 170° puis 30 mn à 140°.
Une fois refroidie, baigner la frisa dans l’eau pendant quelques secondes, selon l’épaisseur de celle-ci (il faut qu’elle ramolisse sans pour autant qu’elle s’émiette). Déposer des petits morceaux de tomate, (couper la tomate de préférence au-dessus de la frisa car le jus récolté tombera directement sur le pain), verser de l’huile d’olive, parsemer de sel puis d’origan. Voilà pour la recette classique, maais ajoutez tout ce qui vous passe par l’esprit et qui vous fait envie: piment, morceaux de fromage…
Une recette « graphique » concoctée pour les lecteurs du blog WE de Stampaprint. Veillez aux couleurs et à la géométrie et donnez libre cours à votre créativité !
Pour 4 personnes:
– 400 grammes d’orecchiette
– 8/10 tomates (selon leur taille)
– une dizaine de piments doux
– 7/8 câpres
– ricotta salée ou parmesan
– ricotta forte piquante, si vous pouvez vous en procurer,
– basilic frais haché
– 1 gousse d’ail pelée et hachée finement
– sel
– huile d’olive extra-vierge
1- Laver, couper en deux dans le sens de la longueur et épépiner les piments doux. S’ils sont trop longs, les couper en deux dans le sens de la largeur.
2- Couper très finement la gousse d’ail et la faire rissoler dans 3/4 cuillères à soupe d »huile d’olive extra-vierge. Ajouter les piments.
3- Une fois les piments dorés, ajouter les tomates coupées en 2 voire en 4 selon leur taille, déposer les câpres puis saler; mélanger et laisser rissoler 3/4 minutes. Déposer un peu de basilic frais haché. Éteindre le feu, (les tomates ne doivent pas être réduites en purée mais être saines).
4- Si les orecchiette sont sèches et que le temps de cuisson est donc long, les faire cuire durant votre préparation des piments, si elles sont fraîches, les faire cuire lorsque vous unissez les tomates aux piments.
Faire cuire les orecchiette dans un grand récipient d’eau bouillante salée. Une fois al dente, les déposer dans la préparation piments-tomates. Laisser 1 minute à feu fort tout en mélangeant délicatement pour ne pas écraser les tomates. Ajuster de sel si besoin et ajouter un peu d’eau de cuisson des pâtes si la préparation s’assèche. Ajouter du piment fort, frais de préférence, pour ceux qui aiment.
5- Déposer une cuillère à café de ricotta forte piquante puis parsemer de ricotta salée (ou parmesan) râpée.
En quelques mots…
Salé ou sucré ?
Salé.
Cuisiner ou manger ?
Les deux, absolument ! Même si je suis capable de cuisiner des plats que je n’aime pas particulièrement.
Tradition ou innovation ?
Tradition majoritairement.
Une astuce de grandmère indispensable en cuisine.
Toujours garder de l’eau de cuisson des pâtes pour un plat de pasta onctueux comme il se doit.
Une journée à la plage sur la côte du Salento ou du Gargano. Que mettriez-vous dans votre sac frigo ?
La focaccia pugliese, obligatoire.
Un bon plan culinaire, gastronomique pour ceux qui visitent les Pouilles.
Vous devez absolument goûter aux fromages typiques de la région des Pouilles : stracciatella, burrata, fior di latte, ricotta forte pugliese, giuncata… A Brindisi, la Fritta est le « street food » typique de la ville, une sorte de panzerotto frit et garni de sauce tomate et mozzarella.
L’ingrédient qui ne peut pas manquer dans votre frigo et dans celui d’une famille italienne.
Entre autres, le fromage : Parmigiano Reggiano, Pecorino Romano, Grana Padano…