Stampaprint.fr, vedette du secteur de l’impression en ligne, vous introduit aujourd’hui dans le monde de l’art graphique et de la satire. Ce sont les pierres angulaires de la carrière de Ian David Marsden, dessinateur américain désormais installé en France. Une carrière qui l’a amené dans la Silicon Valley, chez Google, avant que celle-ci ne devienne aussi célèbre, où, étonnament, il n’est pas resté. On lui a demandé pourquoi – son amour pour la France pourrait être une explication possible? Découvrez-le, en lisant son interview.
Parmi ses projets actuels, une BD, des dessins animés pour le web et pour la télé, l’illustration de livres pour enfants… En ce mois de février, une collection de tasses à cappuccino, avec ses dessins, va sortir chez Ritzenhoff. Si vous voulez personnaliser vos tasses aussi mais que vous n’avez malheureusement pas le même talent pour le dessin que Ian David Marsden (on est nombreux, pas de panique!), Stampaprint.fr vient à votre secours avec sa gamme de produits.
Voici ce qu’il a répondu à nos questions.
Pourriez-vous nous parler de vous ? Vos passions, votre parcours…
J’ai toujours dessiné, depuis que j’étais tout petit. A l’école j’ai publié et vendu de petits journaux avec mes dessins, BD et des satires ecrites aussi. A l’âge de16 ans, j’ai vendu mes premiers dessins pour de « véritables » publications. Côté études, je suis graphiste de formation, j’ai aussi fait des cours d’illustration à New York et finalement j’ai pris un diplôme de « computer animation » (2D et 3D) à l’Academy of Entertainment Technology, Santa Monica College en Californie. J’ai beaucoup voyagé dans ma vie, mais j’ai toujours eu une grande affection pour la France. Finalement en 2006 j’ai quitté la Californie et je me suis installé en France avec ma femme et mes deux filles. Entre-temps, ma troisième fille est née a à Montpellier, ça fait 7 ans maintenant.
Vous avez été le premier artiste en 1999 à réaliser des « Google Doodles » pour Google. Comment s’est passé votre rencontre et collaboration avec Google ?
Ça a été complètement par hasard. Un autre dessinateur pas mal connu de ma connaissance m’a contacté, en me disant qu’il y avait une entreprise de moteur de recherche qui voulait faire des dessins autour de leur logo. Il avait trop de boulot pour d’autres projets. Je lui ai répondu que j’étais intéressé. Grâce au bouche-à-oreille Google, m’a contacté ce jour même. Ça a été très sympa : j’ai fait tous les Google Doodles pendant un an à peu près. Google m’a offert un poste permanent chez eux, mais à ce moment-là j’habitais à Santa Monica en Californie et Google se trouvait dans la Silicon Valley. J’ai orienté ma vie plutôt vers des dessins pour des impressions et pour des personnages pour des animations web et télé/ cinema. J’ai collaboré aussi avec une boîte qui marchait pas mal et qui produisait des animations shockwave et flash pour des clients (tout ça était inédit à cette epoque-là) et franchement Yahoo et Ask Jeeves et d’autres moteurs de recherche étaient beaucoup plus connus à ce moment-là et ce n’était pas du tout sûr que Google devienne le géant incroyable qu’il est ajourd’hui. Alors j’ai refusé l’offre et aussitôt après, ils ont commencé à faire les Google Doodles avec leur team chez eux dans leur siège. On peut dire a posteriori que ça a été une décision pas mal conne de ma part. 😀
Vous travaillez en freelance. Quel en est l’avantage ?
Bon, pour mon métier il n’existe pas vraiment de postes qui ne soient pas en freelance. Par le passé, j’ai été directeur créatif dans quelques entreprises, mais là on travaille sur des projets en commun et pas vraiment que sur « Mes » projets et personnages. Personnellement j’adore travailler depuis chez moi, dans mon atelier dans ma propre maison, voir mes enfants grandir et être présent pour elles. Je suis flexible avec mes horaires aussi, mais il faut vraiment avoir une forte discipline pour respecter les délais, les deadlines, et pour être ponctuels. Heureusement je suis quelqu’un de très organisé et discipliné, alors ça marche. Tout ça, c’est un avantage de mon point de vue, bien sûr aux yeux de auelqu’un d’autre ça peut être plutôt un désavantage.
Quels sont les outils que vous utilisez pour le dessin ? Traditionnels ou numériques ?
J’utilise les deux. Je suis encore d’une génération où le numérique n’existait pas, ou, au moins, pas pour les illustrations et les dessinateurs. Je dessine toujours avec plaisir avec un crayon, un feutre, une plume, l’aquarelle et le gouache. Aujourd’hui, par contre, je fais ça plutôt pour des expositions dans des galeries ou dans les cas où il faut un « original ». Sinon, j’ai bien vécu toutes les évolutions des premiers logiciels de graphique, de peinture et de dessin depuis leur naissance et je les maîtrise quand même à un niveau élevé aussi. Adobe Photoshop, Illustrator, Corel Painter, Manga Studio EX4, Sketch Book Pro etc. etc. sont des outils extraordinaires. Même sur mon iphone et mes iPad j’ai des applications pour dessiner, ça me sert plutôt pour des croquis et pour m’amuser. Pour mon propre travail je me sert des ordinateurs mac et j’ai un écran tactile de l’entreprise Wacom. Un Cintiq, où je peux dessiner en direct sur l’écran. J’ai aussi plusieurs tablettes Intuos pour mes portables etc. L’entreprise Wacom a tellement aimé certaines videos que j’ai faites, ça fait quelques annees, dans lesquelles j’ai fait une démonstration de comment je travaille avec leurs outils, qu’ils m’ont demandé de faire quelques vidéos pour eux. Ils ont même mis une page sur le site wacom.com sur moi et mon travail. On est maintenant en train de discuter en vue d’une possible collaboration. Peut-être, je vais même faire une démonstration avec leurs outils en direct, live.
Ma chaîne youtube avec beaucoup de mes videos : https://www.youtube.com/user/idmars10 .
Pourquoi vous êtes-vous dirigé vers le dessin humoristique ? Quel est votre regard sur le dessin humoristique aujourd’hui ?
J’ai toujours aimé dessiner, et j’ai toujours lu les comix, les BD et les dessins humoristiques. Je suis aussi plutôt quelqu’un avec un assez bon sens de l’humour, alors j’etais attiré magnétiquement vers ce métier. Mon regard sur le dessin humoristique aujourd’hui est que c’est très dommage que les journaux imprimés aient l’air d’être en train de disparaître. Bien sûr c’est aussi épouvantable qu’il y ait des tentatives de censurer et menacer la libre expression des pensées et des paroles. Pour moi c’est même incompréhensible qu’n 2016 il y ait toujours des gens qui préfèrent retourner au moyen âge ou pire. Par contre, c’est clair que le dessin humoristique n’a jamais été fait que pour rigoler. C’est un moyen de dire des choses sur Caesar, l’empereur, les curées etc. qu’on n’ose pas dire normalement. Ça fait partie de l’humanité et les efforts pour l’étouffer vont être inutiles comme toutes les centaines de tentatives qui ont été faites par le passé.
La question « à la Alain Delon » : Est-ce que Ian David Marsden sait rire de tout ?
Oui. On peut. Je peux. Rien n’est sacré. Par contre parfois c’est quand même difficile quand on voit les êtres humains répéter tout le temps les mêmes conneries et les mêmes erreurs dans leur vie quotidienne et dans leur histoire globale en général. Mais pleurer ne sert à rien non plus.
En quelques mots …Un journal/magazine ?
Le lis beaucoup et j’aime bien me tenir à jour, alors je lis des choses Americaines, Anglaises, Allemandes, Suisses et bien sûr Françaises. Je ne veux pas les nommer explicitement.
Un film ?
Les œuvres de Stanley Kubrick et d’Alfred Hitchcock me semblent assez impressionnants.
Sinon, je me suis très bien amusé avec le dernier James Bond aussi.
Un style de musique ?
Là aussi, j’adore la musique mais dans un très grand spectrum. De la classique au Jazz/Blues, le Rock même très Heavy Metal et aussi des choses contemporaines et de la playlist d’aujourd hui. Dans mon atelier et dans ma voiture c’est soit FIP soit NOVA. Je trouve les deux excellents. Je joue moi-même du piano et je chante aussi de temps en temps. Je suis chanteur dans un petit groupe rock qui s’appelle The Love Demons.