Le blog WE de Stampaprint, votre imprimeur en ligne spécialisé dans l’impression de stickers et de panneaux publicitaires, consacre un nouveau cycle d’interviews à la photographie. Aujourd’hui nous découvrons la photographie en plein air ou outdoor avec le photographe Grégory Mignard. Breton d’adoption, l’objectif de son appareil photo est magnétiquement attiré par les paysages marins, par l’océan et par les loisirs en bord de mer.
Et alors … plongeons (littéralement) dans l’océan à l’aide des clichés de Grégory Mignard !
Bonjour Grégory Mignard, vous vous définissez « photographe outdoor ». Comment l’êtes-vous devenu, quel a été votre parcours et quelles sont vos sources d’inspiration ?
Quand j’ai commencé la photographie, c’était tout d’abord pour rompre l’ennui d’une convalescence après m’être blessé en kite. J’ai donc commencé par photographier mes potes à la plage et le kitesurf était mon principal sujet photo. Puis je me suis découvert une passion à travers la photographie et les années qui ont suivies mes débuts, j’ai expérimenté un peu de tout afin d’apprendre et de trouver mon “truc”.
Comme j’aime passer du temps dans la nature en compagnie de passionnés de différentes activités outdoor, c’est finalement devenu ma marque de fabrique, mon “truc”. Aujourd’hui, c’est une sorte de quête, trouver les meilleurs endroits avec les meilleures lumières pour photographier un ensemble, partir en micro-aventures avec des amis et documenter toutes ces expériences.
Je m’inspire beaucoup des “stars” du domaine comme Chris Burkard, Alex Strohl, Johan Lolos et bien d’autres… Tout en rajoutant ma touche bretonne !
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un désireux de se rapprocher de ce type de photographie ?
Il faut passer un maximum de temps dehors, très tôt le matin et souvent tard le soir. La photographie outdoor dépend d’éléments naturels non maîtrisables et il faut garder à l’esprit que l’on rentre rarement avec une bonne image du premier coup. Ce n’est pas comme si on travaillait dans un studio où la lumière est réglable et prévisible. Il faut s’armer de patience et sortir encore et encore afin de bien comprendre et connaître chaque élément.
Il faut aussi être curieux, comprendre la végétation au fil des saisons pour immortaliser les plus belles couleurs, comprendre la position du soleil ou des étoiles dans le ciel… Depuis quelques années que je me spécialise dans ce domaine, je me considère toujours en apprentissage et je ressors plus grand à chaque sortie que je fais.
Vous êtes l’auteur du blog Santadenn, qui s’ajoute à votre site personnel gregorymignard.com. Comment et dans quel contexte l’idée de ce blog est-elle née ?
Ce blog est né de l’envie de raconter des choses, mettre des mots à mes images. Je partage en effet un aperçu de mon travail sur mon portfolio, mais je me sentais parfois frustré de ne pas pouvoir tout raconter, tout montrer. C’est pour cette raison que j’ai ouvert Santadenn, un blog lifestyle sur lequel j’y raconte des sorties photos, des voyages, des conseils, etc.. autour de mon univers.
Au fil de temps, je le considère maintenant comme un petit journal de bord de mes activités que je partage à tous ceux qui veulent le lire !
En parcourant vos clichés, on voit vite que l’eau est l’élément qui règne en maître. C’est un élément qui vous a accompagné depuis que vous étiez tout petit et aujourd’hui encore au quotidien, dans vos voyages. Quelle a été votre rapport à l’eau au fil du temps et de vos déplacements ?
Je ne saurais pas expliquer pourquoi, mais il est vrai que je suis attiré par la mer depuis tout petit. J’ai commencé la voile à 8 ans et Eric Tabarly est vite devenu mon “héro”. J’ai rapidement eu un intérêt pour la Bretagne et j’ai tout fait pour y vivre. Pendant un temps, la mer a été mon métier, car j’ai passé une douzaine d’année dans la marine à naviguer et voyager.
L’océan fait parti de mon quotidien depuis longtemps maintenant, c’est ma principal source d’inspiration et c’est aussi un moyen de me faire plaisir avec les différentes activités nautiques que je pratique.
Depuis ma plus tendre enfance, je ne me suis toujours pas lassé de l’océan et c’est encore avec des yeux d’enfant et une certaine excitation que je l’observe le plus souvent possible. La Bretagne a tellement a offrir, les paysages sont tellement variés et même après des années, je me surprend à la découvrir un peu plus chaque jour.
Je ne sais pas si je pourrais vivre ailleurs en réalité, peut-être à la montagne, proche des lacs et cascades entourés de majestueux reliefs.
Les vagues, les phares, le (kite)surf, les rivières, les cascades, les falaises. Quelles sont les potentialités visuelles de l’eau et comment il est possible de les mettre en valeur, d’un point de vue technique ?
L’eau est un élément vivant qui anime les paysages. Je suis toujours attiré par l’eau, que je sois proche de l’océan ou non. Je trouve que ça apporte une dynamique à un paysage et les possibilités sont immenses pour photographier l’eau.
En bord de mer, rien que la météo est un élément clé d’une image. On peut aller tous les jours au même endroit et faire une photo, elle sera toujours différente. La taille de la houle, la position du soleil, la force du vent ou encore le coefficient de marée sont des éléments à prendre en compte avant même de penser à l’aspect technique de son image.
Côté technique justement, le simple fait de jouer sur le temps de pose peut changer totalement l’image. Un long temps de pose va rapidement adoucir le paysage, même si l’eau est en mouvement.
Si au début, vous protographiez principalement des sujets humains, impliqués dans des activités sportives en plein air, maintenant la composante humaine est de moins en moins présente sur vos photos au profit du paysage et de la nature. Comment en êtes-vous arrivé là ?
Il est vrai qu’à mes débuts, l’acteur d’une activité sportive était l’élément principal d’une photographie, au détriment du paysages. Puis j’ai appris à regarder plus large, j’ai appris à observer la nature, le ciel, l’océan et je me suis mis à photographier des paysages. J’avais le besoin de retrouver le calme et la sérénité à travers mes images, me sentir proche de la nature et de l’océan. En revanche, je n’ai pas oublié les acteurs d’activités outdoor, je continu de les intégrer dans mes images, mais en tant qu’éléments secondaires, l’humain faisant désormais d’un ensemble fusionnel avec la nature et l’océan.
J’aime beaucoup cette idée de l’humain tout petit face à l’immensité des grands espaces, seul dans des conditions parfois hostiles ou paradisiaques.
Présentez-nous trois clichés représentatifs de vos trois séries, « Hinoki, art of the ocean », « Iceland, landscapes are alive » et « Spirit of Africa ».
Pour la série “Hinoki, art of the ocean”, je vais retenir cette image, car je pense que la relation avec l’océan à travers le surf est l’origine de cette quête de perfection que Xavier Pensec recherche en réalisant les meilleurs sushis possibles. Si il passe l’essentiel de son temps à chercher les meilleurs produits possibles et à les sublimer derrière son comptoir, il ne faut pas oublier que sans son amour pour l’océan, il n’aurait pas cette vision si complète de ses produits et je pense que le surf l’aide beaucoup dans cette démarche.
Pour la série “Iceland, landscapes are alive”, je vais sélectionner la photo de cette épave de DC3 qui s’est écrasé sur une plage de sable noir sur la côte sud de l’Islande. Durant mon roadtrip en Islande, j’ai vu énormément de belles choses, des paysages incroyables, mais je ne saurais pas expliquer pourquoi cette carcasse métallique m’a tant ému… Je savais plus ou moins où elle se trouvait, je voulais la rencontrer et j’ai passé pas mal de temps autour à essayer de la comprendre et la photographier dans ce décor improbable.
Enfin, pour la série “Spirit of Africa”, j’ai choisi ce cliché tellement représentatif de la vie au Sénégal, une vie tournée vers l’océan où tout se passe sur la plage, à l’image de cette partie de foot improvisée à côté d’une centaine de pirogues. J’aurais passé deux ans au Sénégal et j’ai passé beaucoup de temps à explorer le pays, de la frontière Mauritanienne jusqu’à la Gambie. J’ai été touché par la gentilesse des gens, ils sont heureux avec pas grand chose et je pense que ça a changé ma façon de voir les choses en rentrant en France.
Crédit photos de l’article: Grégory Mignard