La vente longuement annoncée et toujours reportée de Twitter, ou mieux la tentative de son PDG, Jack Dorsey, de céder la plateforme contre des millions de dollars, a été une des rumeurs qui ont marqué les derniers mois. A la fin rien n’en a été : malgré l’intérêt manifesté par les plus grands acteurs du secteur de l’high tech (et pas que), aucune transaction n’a été conclue et le sujet a disparu du fil d’actualité (pour le dire dans le langage propre aux réseaux sociaux). Cela ne signifie pas que l’idée de la vente se soit évanouie et que chez Twitter il y ait moins de détermination dans la poursuite de cet objectif. Au contraire, la prise de contacts avec de potentiels acheteurs n’a jamais cessé. Maintenant, en pole position il y aurait le groupe Disney, du conseil d’administration duquel Dorsey est déjà membre d’ailleurs.
L’info a retenti depuis les Etats-Unis et a rallumé les projecteurs sur une histoire qui semblait oubliée. L’inventeur de la plateforme des gazouillis avait fixé pour fin octobre le dernier délai pour la cession de Twitter, mais jusque là aucune proposition véritablement concrète n’avait été avancée. Les difficultés d’une telle recherche d’acheteurs sont justifiées par les faiblesses de ce réseau social, qui se sont aiguisées au cours des dernières années: les budgets déficitaires avant tout, mais aussi les infiltrations des trolls qui risquent d’affaiblir la crédibilité des informations véhiculées sur la plateforme et contre lesquels Twitter vient d’engager une lutte difficile. Ce qui est curieux, c’est que les négociations ont continué en sourdine finalement pendant ces tout derniers mois, mais … avec les mêmes interlocuteurs d’avant. La semaine dernière les rumeurs faisaient miroiter une nouvelle offre de Salesforce, le colosse de l’informatique en nuage qui voudrait se lancer dans le monde des médias sociaux ; maintenant c’est Disney qui semble avoir flairé la bonne affaire.
Dorsey étant déjà membre du conseil d’administration de Disney et très bon ami de son PDG Bob Iger, il ne paraîtrait pas y avoir trop d’obstacles sur le chemin de ce mariage. Bob Iger, Ceo et président du groupe Disney, a à plusieurs occasions démontré d’être un capitaine d’entreprise habile et audacieux, pour lequel le rachat de Twitter ne serait qu’un énième défi. Celui-ci viendrait se greffer sur les déjà nombreux challenges que doit affronter Disney en tant que tel, à une époque où la télévision par câble perd du terrain à l’avantage des plateformes de diffusion en continu sur Internet, de plus en plus prisés par le public. L’acquisition de Twitter par Disney serait donc profitable au groupe dans cette perspective-ci : à travers ce canal il pourrait acquérir plus d’informations sur les internautes et les exploiter ensuite pour mieux cibler son audience, en tant que producteur de contenus audiovisuels. Il faut aussi préciser que, par rapport à il y a quelques mois, maintenant le budget de Twitter est (faiblement) excédentaire : aujourd’hui il « suffirait » 16 millions de dollars pour conclure la transaction contre les 20/25 millions qu’il aurait fallu il y a peine quelques mois. Qui sait si cette vente tant convoitée ne sera enfin menée à bon terme !
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