L’élection récente de Donald Trump comme 45ème président des Etats-Unis d’Amérique a jeté une ombre noire … sur l’avenir green d’outre Atlantique et du monde entier. Alors que, à l’occasion de la COP22 de Marrakech, l’administration du président sortant Barack Obama avait pris des engagements ambitieux et d’une certaine façon inédits dans le cadre de la politique environnementale américaine, l’arrivée à la Maison Blanche du président républicain pourrait chambouler la nouvelle approche climate-friendly du pays et menacer la participation du principale colosse énergétique global à l’accord de Paris.
Dans l’attente de savoir quelle sera la position défendue par Donald Trump au moment de sa prise de fonction officielle dans quelques semaines, le 20 janvier prochain, des signaux positifs en matière de conscience environnementale viennent de la société civile américaine et, en particulier, de certaines villes et des géants du Web, qui se préparent à verdir leurs activités.
Transition énergétique: la surface scintillante (mais propre) de Las Vegas
D’un côté, il y a la capitale du divertissement et du jeu de hasard, avec ses immeubles éclairés en permanence même pendant la journée : Las Vegas. Date des ces derniers jours l’annonce que cette ville arrive d’or et déjà à reposer uniquement sur l’énergie produite à travers des sources propres, renouvelables. Une ville énergétiquement verte à 100% donc.
Transition énergétique: l’exemple virtuose de Google
De l’autre côté, il y a le colosse américain de la high tech, Google, qui s’avance tout aussi rapidement vers une activité entièrement green et durable. Déjà l’année dernière, le colosse basé à Menlo Park avait alimenté son activité à la hauteur de 44% à travers l’énergie éolienne et photovoltaïque. Maintenant il vient de dévoiler son plan pour une transition énergétique totale vers les sources renouvelables. Déjà à partir de 2017, Google a promis d’aller utiliser seulement et uniquement de l’énergie non polluante pour toutes ses opérations et domaines d’activité. Et cela non pas qu’aux Etats-Unis, mais dans toutes ses filiales éparpillées dans le monde entier, où travaillent ces quelques 60 mille employés. Qui sait que l’exemple d’envergure de Google ne montrera la voie à d’autres multinationales de la high tech et au-delà ?
On estime que le Grand G, qui arrive maintenant au bout d’un parcours de transition énergétique s’étant étalé sur 5 ans, tirera au total 2,6 gigawatt d’énergie de centrales éoliennes et photovoltaïques. Un chiffre destiné à augmenter certes au fil des années, mais pas au détriment du bien-être de notre planète. Les cadres de chez Google ont défini ce moment comme « historique »: c’est la preuve que miser sur des sources d’énergies compatibles avec l’environnement est non seulement possible, mais souhaitable voire profitable.
Transition énergétique et développement économique : Google, précurseur des politiques publiques?
D’ailleurs, à l’en croire les dernières statistiques du Forum Économique Mondial, le coût de l’énergie éolienne et photovoltaïque a drastiquement baissé, à un tel point qu’il frôle désormais celui de l’énergie produite à partir de sources polluantes comme le charbon. L’excuse économique selon laquelle les énergies renouvelables seraient peu rentables du fait de leur coût trop élevé, ne tient plus debout.
La conversion au green n’est donc plus uniquement une nécessité incontournable en matière de santé, d’environnement, mais, comme la décision de Google le démontre, un enjeu économique et sociétal et un volet de développement majeurs. Dans son dernière étude, menée en étroite collaboration avec l’ADEME (Agence pour l’environnement et la maîtrise de l’énergie), l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) confirme la connexion entre la transition énergétique et la relance de l’économie. D’après les prévisions de ces deux organisations, la conversion à un modèle énergétique plus propre à travers l’exploitation de sources d’énergie renouvelables apportera à la France un gain de croissance de 0,4% du PIB et de 183 mille nouveaux emplois à partir de 2022.
