Le monde des réseaux sociaux marche comme ça : lorsque vous croyez avoir enfin appris à les maîtriser comme il faut, voici qu’ils changent de peau et qu’il faut tout recommencer dès le début. Il peut s’agir d’une simple retouche graphique du layout, somme toute assez anodine, ou d’un restylage de l’interface, mais ça peut aller même jusqu’au changement de l’algorithme qui se cache derrière le fonctionnement de la plateforme. Ça s’appelle news feed (fil d’actualité) e c’est la formule qui régit l’ordre et la hiérarchisation des infos et des billets qui apparaissent sur le mur de Facebook de chacun d’entre vous. Il y a deux jours, Facebook a annoncé vouloir changer cette formule magique, ce qui obligera les web community et les social média managers à mettre à jour leurs stratégies pour pouvoir optimiser la visibilité de leurs posts sur Facebook. Mais qu’est-ce qui va changer exactement ? Découvrons-le ensemble !
Le raisonnement de Zuckerberg & Cie est correct. Il y a 10 ans, lorsque le premier algorithme de Facebook pour le fil d’actualité a été lancé, le réseau social était à ses balbutiements : le nombre d’usagers était beaucoup moindre et la plateforme était principalement utilisée pour rester en contact avec ses amis les plus proches, les membres de sa famille ou, de toute façon, avec des personnes que l’on connaissait ou l’on avaient connu par le passé. Depuis, un milliard de nouveaux utilisateurs ont rejoint la communauté du réseau social en bleu, qui est devenu un forum de partage et d’échange avec des personnes le plus souvent jamais rencontrées dans la vraie vie. Chacun d’entre eux partageant des moments de leurs vies quotidiennes, des contenus qui les intéressent ou susceptibles d’intéresser la communauté de leurs followers, l’algorithme de Facebook régissant l’ordre d’apparition des billets sur la page d’accueil n’aurait pas pu rester inchangé. Forcément, la société basée à Palo Alto devait tard ou tôt assumer les conséquences de ce changement de taille, de cette nouvelle échelle et de l’évolution fonctionnelle du médium social.
Grâce au nouvel algorithme de Facebook, le réseau social cherche à revenir en arrière dans le temps, à la situation d’il y a dix ans, malgré les changements majeures intercourus en termes de nombre d’utilisateurs et d’usage. Dans quelques semaine, sur notre mur s’afficheront en priorité les contenus partagés par nos amis les plus proches et nos parents, et par toutes ces utilisateurs avec qui nous intéragissons le plus, tandis que les personnes les plus éloignées de nous, du point de vue affectif et de leurs intérêts, seront reléguées tout au fond. «Facebook a été construit avec l’idée de connecter les gens avec leurs amis et leur famille», a commenté Adam Mosseri, directeur du développement produit chez Facebook. «Le fil d’actualité est toujours propulsé selon ce principe aujourd’hui. Notre priorité est de vous connecter aux personnes, aux lieux et aux choses auxquelles vous souhaitez être connecté – à commencer par les gens avec qui vous êtes amis sur Facebook. Voilà pourquoi si un contenu provient de l’un de vos amis, il se retrouvera dans votre fil, un point c’est tout.» Et il a continué avec une phrase qui résume bien la nouvelle stratégie de Facebook, amorcée avec le lancement de ce nouvel algorithme régissant le fil d’actualité : «Nous apprenons de vous et nous nous adaptons au fil du temps». Le but est d’aller à l’encontre des utilisateurs et de seconder leurs intérêts pour qu’ils considèrent le temps qu’il passe quotidiennement sur le réseau social non pas comme une perte de temps, mais comme une activité utile, amusante, enrichissante.
Pourtant, ce changement de cap de Facebook va impacter très fortement sur tous ceux qui utilisent cette plateforme à des fins promotionnelles ou commerciales. Le tour de vis annoncé et concrétisé par le renouvèlement de l’algorithme de Facebook va peut-être pousser de plus en plus d’entreprises à débourser de l’argent pour que leur post soient mis en avant. Il ne nous reste plus qu’à attendre le lancement effectif du nouvel algorithme de Facebook pour pouvoir constater les conséquences qu’il va avoir sur notre utilisation de la plateforme fondée par Marck Zuckerberg.