Ce sera un tournant historique, mais, pour de nombreuses raisons, inévitable et irréversible, comme le savent bien tous ceux et celles qui travaillent dans le monde de plus en plus compliqué et numérisé de l’édition. La publicité sur les réseaux sociaux s’apprête à dépasser les annonces publicitaires sur la presse papier traditionnelle, c’est ce que prévoit une nouvelle étude publiée par l’agence Zenith Optimedia. Conformément à une tendance déjà en place, d’ici 2020, la plupart des annonceurs se tourneront vers les annonces en ligne, plus spécialement sur les plateformes sociales. Sera-ce la fin de la promotion sur papier et donc de bon nombre de publications ?
Plusieurs recherches européennes et américaines démontrent que la publicité via les supports papier est plus efficace que celle à travers les canaux numériques. C’est pourquoi, à moins de bouleversements majeurs, la presse écrite tiendra bon et survivra, au prix de quelques adaptations certes. La réponse à la question ci-haut est donc non. Très probablement, ces deux formes de marketing continueront de cohabiter, comme le font aujourd’hui, s’intégrant l’une l’autre.
D’autre part, il est indéniable que, au sein du même environnement numérique, les réseaux sociaux sont en train de monter en puissance et de catalyser le plus grand nombre de cibles potentielles, la communauté des internautes. Actuellement Facebook peut vanter un milliard et demi d’utilisateurs actifs, tout comme le plus jeune Snapchat qui jouit d’un succès croissant en termes d’abonnés, qui va de pair avec ses recettes publicitaires.
Cette révolution du marketing est entraînée par une révolution technologique concomitante. Il y a quelques semaines, pour la première fois, le trafic internet sur terminaux mobiles (smartphones, tablettes) a dépassé celui depuis des dispositifs fixes au niveau global. Nous sommes tout le temps connectés, où que nous soyons, et la plupart du temps nous sommes connectés sur nos comptes sociaux. Les annonceurs tout comme les réseaux sociaux mêmes n’ont pas manqué d’enregistrer cette inversion de tendance et d’échafauder des stratégies pour en tirer profit, chacun à sa façon.
L’étude menée par Zenith Optimedia estime qu’en 2019 le total des recettes publicitaires des plateformes sociales s’élèvera à 50,2 milliards de dollars, alors que celles des médias classiques atteindront le chiffre de 50,9 milliards de dollars. Un écart de seuls 700 millions de dollars que les réseaux sociaux rattraperont l’année d’après, en 2020, selon les projections. Plus précisément, ce sont les contenus vidéo qui marqueront ce dépassement historique. C’est le format le plus apprécié par les internautes : déjà aujourd’hui les dépenses publicitaires en clips vidéo destinés au web connaissent une hausse annuelle de 18%, pour un montant global de 35,4 milliards de dollars investis d’ici 2019. Certains arrivent même à se lancer dans des prévisions que l’on a du mal à imaginer aujourd’hui. Soit que dans quelques années il n’y aura plus besoin d’écrire, parce que toute la communication passera par les clips et les vidéos.
Aujourd’hui le total des recettes publicitaires annuelles des réseaux sociaux est de l’ordre de 29 milliards de dollars. Si effectivement, au bout de quatre ans, celles-ci dépasseront les 50 milliards par an, cela signifiera une augmentation de 40% environ. Ce qui n’est par rien.
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